JOUR 5

On repart ensemble pour un point de vue que j’avais repéré en lisant des récits de randonnée. On grimpe de nouveau hors sentier, tantôt sur un rocher tantôt dans l’herbe gorgée d’eau (mais au moins on ne s’enfonce pas).
On arrive au point de vue. 

Je suis un peu déçu par mes photos ici. J’ai pas trop géré sur ce coup… pas trouvé le bon angle ou le bon rocher sur lequel monter. Bref, c’est un très bel endroit et je vous donnerai la localisation avec plaisir si vous le souhaitez. Je regrette juste de ne pas avoir tiré de photo qui fassent vraiment honneur à la vue que nous avions.

Nous sommes allés manger un peu plus loin à l’abri du vent. On laisse tomber l’ascension du Munro du jour (même si finalement on sera passé juste en dessous) car tout le monde souhaite souffler et on se réserve pour la journée du lendemain.

Du coup, on ne fait que randonner à vue, on discute sur notre position exacte sur la carte, on n’est pas d’accord, mais peu importe, une fois de plus on trace notre chemin et tout le bonheur est là. En route nous croisons 2 petits groupes de « biches » (je ne sais pas exactement ce que c’est ces bestioles)…

On descend de la montagne une fois de plus pour arriver à un fond de vallée, en bord de fjord. Il ne nous reste plus qu’à la traverser…
Sauf que ce n’est qu’un marais géant… à force, on a appris à marcher sur les bonnes touffes d’herbes, à reconnaître le type de mousse qui pousse aux endroits où il ne faut surtout pas mettre le pied, mais là c’est d’un autre niveau. On s’enfonce, on galère pas mal et il y a sans cesse de nouveaux petits cours d’eau cachés à traverser jusqu’à la rivière. Idem, pas évident de trouver un passage sans fort courant et sans avoir d’eau jusqu’à la taille. Chacun de son côté, on finit par trouver une voie. Bon, on se trempe les pieds, mais ils l’étaient déjà auparavant… Après 2h de marche (on pensait honnêtement en avoir pour 20-30 minutes…), on arrive de l’autre côté bien usés. On cherche un emplacement pour planter la tente et on voit de l’herbe bien verte proche d’une petite maison. On demande gentiment si on peut s’y installer et les types nous disent : « bien sûr, c’est fait pour !! ».
C’était en fait un bothy, l’une de ces petites maisons perdues au milieu des highlands et destinée à donner un toit aux randonneurs… Cool, on plantera donc la tente à l’abri du bothy et on en profitera pour discuter avec d’autres randonneurs. 

Deux Allemands habitués du coin nous confient que l’on a beaucoup de chance niveau météo (ça on s’en doutait !!) et nous disent que lors de grosses pluies (parfois pendant plusieurs jours), tu peux t’enfoncer jusqu’aux chevilles à chaque pas et que ça en devient vraiment très pénible. Une année, ils ont dû renoncer après le premier jour seulement. Dans ces conditions, je ne sais pas si on aurait passé la vallée marécageuse.

Coucher de soleil splendide.