Lundi 15 Juin 2009
Soir
Hôtel Salary Bay (Salary)

Si on voulait simplifier, on pourrait découper Madagascar en 3 bandes verticales : la côte est, pluvieuse, verte et qui héberge la majeure partie des forêts tropicales et des plantations de fruits, les hautes terres, climat plus tempéré et paysages de rizières à perte de vue, la côte ouest (voire la moitié ouest), sèche, chaude et aride où poussent les cactus et les baobabs et où l’on mange du manioc.

Hier matin, nous avons levé le camp tôt pour aller voir la cascade des nymphes… toujours aussi beau ! Nous nous sommes pris à rêver aux évocations mythiques des nymphes, protectrices de la nature. En réalité, les nymphes en questions sont une espèce de grenouille présente en nombre à la cascade… on aura quand même rêvé un peu. Sans jamais revoir les makis Catta (on ne peut pas avoir de la chance à chaque fois…) nous sommes sortis du massif de l’Isalo en découvrant les tombeaux Bara. Cette tribu de Madagascar enterre ses morts dans l’Isalo et il existe une multitude de tombeaux provisoires où sont déposés les corps en attendant le “retournement des morts”, 2 ans plus tard ou plus si la famille tarde à réunir la somme nécessaire à la fête. Survient alors une grande fête sur plusieurs jours où tout le village et les villages voisins sont invités et où l’on sacrifie de nombreux zébus pour nourrir tout le monde. Le rhum maison qui peut atteindre des degrés alcooliques excessifs (90-95°) permet d’étancher la soif des participants ce qui peut s’avérer dangereux lors de la procession qui vise à transférer le corps du tombeau provisoire au tombeau définitif qui se situe toujours dans une ouverture faite dans la falaise… endroit le plus inaccessible qui soit.

Nous sommes enfin passés par la piscine naturelle, nouveau bassin idyllique au milieu de cet univers sec et rocailleux avant de retourner à un parking où nous attendait Christian (chauffeur-guide chez Mad Trekking) et son 4×4. Après un léger pique nique (l’ananas, quel délice !), nous reprenons la route vers la côte ouest. Nous traversons la région du saphir et ses villes glauques à souhait puis nous arrivons à Tuléar où nous embarquons un autre chauffeur-guide (David) qui nous accompagnera jusqu’au bout. En route, nous avons aperçu nos premiers baobabs. Sur la côte ouest, la végétation ressemble à l’idée que je me faisais de la brousse ; de la poussière, des cactus, des buissons épineux tout secs et, émergeant ici ou là, un grand et beau baobab. Les villages sont composés de maisons en terre rouge ou en feuilles de palme et sont minuscules (de 3m² à 15m² pour les plus grandes !). Ici, on récolte le manioc, seul truc qui pousse sous ce soleil et on trouve beaucoup de chèvres et évidemment encore des zébus.

Après Tuléar, nous avons emprunté la nationale 9 et là, la piste commence. 4X4 ou camion brousse obligatoire et vitesse limitée par des trous énormes et les restes de macadam qui ne font qu’empirer la piste… Comme toujours, ce qui ralentit dans les villages, ce sont les poules qui traversent lentement avec le peu de chair qu’elles ont sur les os !

Aujourd’hui, début de la bonne grosse piste puisque pour venir à Salary, nous avons dû quitter le confort tout relatif de la Nationale 9 pour des pistes secondaires version Paris – Dakar. La piste est couverte d’une épaisse couche de sable et il peut toujours y avoir une charrette à zébus derrière le prochain virage. Nous longeons la côte et chaque fois de que apercevons la mer, ce ne sont que plage de sable blanc immaculé et lagon turquoise… on a hâte d’arriver à Salary pour s’y baigner !

4 heures de chahutage plus tard et dans des paysages de bords de mer dignes des plus belles cartes postales des Seychelles, le côté sauvage et les centaines de papillons multicolores en plus, nous arrivons à Salary, loin de tout, sauf de quelques villages de pêcheurs Vezo.

Un coup d’œil chez Francesco… bof bof puis au Salary Bay, seule autre option, catégorie grand luxe ! Nous négocions 100 000 Ar la nuit au lieu de 170 000 Ar…. (les temps sont durs !) et profitons au max de l’endroit paradisiaque. Petite lessive puis baignade de rêve et récolte de coquillages… la belle vie… en même temps, il paraît que c’est notre voyage de noces…

Pirogues à voile qui voguent au loin…